dimanche 15 septembre 2013

Phhussiuutuuuuutshshshs

Vous n'avez rien compris? Moi non plus. Mais je sais que ce n'était pas des mots doux. Comment? Je vous met en contexte et vous allez arriver à la même conclusion que moi.

Je marchais dans une petite rue isolée à 22h00 le soir et lorsque je suis passée devant un homme assis sur un banc, il s'est mis à me murmurer des choses que je n'ai pas comprises.

Je n'ai pas accéléré le pas parce que je refuse de modifier mes comportements par peur, mais le fait est que j'avais effectivement peur. Je me sentais intimidée, craignais pour ma sécurité, j'avais des scénarios de viol dans la tête.

Peut-être se parlait-il à lui-même. Peut-être me disait-il de faire attention, la rue était barrée. Peut-être me complimentait-il sur mes souliers, effectivement superbes.

Peu importe. Le fait est que j'avais peur, que j'avais des scénarios de viol dans la tête. Cette peur et ces scénarios ne me sont pas tombés du ciel. Ce n'est pas ma fertile imagination qui a inventé cette menace potentielle. C'est mon expérience de vie. 98% du temps qu'un homme m'aborde dans la rue, c'est avec un motif sexué et ce, depuis que j'ai 11 ans. J'ai été suivie, harcelée, attouchée, solicitée pour services sexuels, attaquée et ce, depuis que j'ai 11 ans. Depuis plus de 20 ans, ça a été mon expérience. Et je ne suis pas une anomalie.

Lors de plusieurs soirées avec d'autres femmes ou peronnes trans ayant eu une socialisation de femmes, dès qu'unE d'entre nous brisait le silence, les histoires se multipliaient. Mon vécu n'est pas extraordinaire, il est la norme. 

Les femmes vivent encore certaines situations sociales dans la peur et pour moi, cela dénote un problème majeur et global de société.

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