dimanche 15 septembre 2013

Et nous là-dedans

Le féminisme n'est pas particulièrement prisé dans notre société. Je dirais même qu'il est très critiqué, voir haï. Malgré cela, il semble y avoir consensus social sur le fait que les femmes sont encores celles qui assument la majorité des tâches ménagères ainsi que la gestion des tâches ménagères. J'entends régulièrement des gens critiquer cette réalité et certains hommes s'en réjouire.

À mon travail, tous les matins, on prend le temps de déterminer les tâches de la journée avec les résidentEs. Récemment parmi les résidentEs, il y avait un seul homme et plusieurs femmes. Les femmes prenaient sur elles de faire les tâches qui étaient assignées à l'homme en plus des leurs, cuisinaient des desserts à son intention, le chouchoutaient.

Un livre paru il y a quelques années démontrait que, bien que les femmes soient conscientes de cette inégalité, elles la toléraient et participaient  à son maintient par peur de paraître trop exigentes et d'être éventuellement laissées par leurs conjoints.

La peur d'être seule est bien ancrée dans notre inconsscient: une femme seule est incomplète, indésirable.  Nous avons pourtant aussi une part à jouer dans notre qualité de vie quotidienne. Si toutes les femmes refusaient un partage inéquitable des tâches dans leur couple, le risque de rupture en faveur d'une autre femme moins ''exigeante'' serait nul. Les hommes intérioriseraient que les tâches ménagères sont autant les leurs que celles des femmes.
 
Loin de moi l'idée de responsabiliser uniquement les femmes des changements à apporter dans nos comportements genrés. Les hommes doivent prendre conscience de leur participation aux inégalités et agir activement afin de les déconstruire, d'autant plus qu'ils possèdent plus d'outils pour y arriver que les femmes. Mais nous avons une certaine zone de pouvoir et il nous nous devons, pour nous-même et les unes les autres, de l'exploiter.

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