J'attendais l'autobus à la sortie de mon cours de danse, (http://feminismesquotidiens.blogspot.ca/2013/03/princesses.html) lorsque j'ai entendu des hommes crier, qui semblaient s'invectiver.
J'ai
tendu le cou et les oreilles, à l'affût, au cas où un problème
surviendrait, que quelqu'unE doive intervenir ou appeler la police,
sait-on jamais. J'essaie d'être une bonne citoyenne :).
Un
groupe de trois homme sortit d'une ruelle. L'un d'entre eux marchait
d'un pas très militaire, gesticulait fortement et criait. Les deux
autres se sont rapidement éloignés. L'homme, maintenant seul, continuait
de marcher en long et en large, en criant, parfois seul, parfois après
les passantEs. Il a croisé une femme promenant son chien et voulut
interagir avec elle et le chien. La femme semblait apeurée et a plutôt
continué son chemin. L'homme, insulté, se mit à l'invectiver:
À va se faire fourrer ta chienne! Par moé estie!
Et l'homme poursuivit son chemin en maintenant ses cris.
D'aucuns
souligneront que l'homme était dans un état mental altéré, soit par la
consommation, soit par la maladie, peut-être les deux. J'en conviens. Il
reste que même délirant, il est influencé par sa société et il n'a pas
choisi son insulte au hasard.
Il
a spécifiquement choisit une insulte qui utilisait la sexualité afin de
prendre du pouvoir sur la situation (possiblement sur la femme).
L'enjeu se situe au niveau du rôle attribué à la pénétration dans la
sexualité. Ici, la personne qui ''se fait fourrer'' ou ''reçoit la
pénétration'', est dépeinte comme inférieure PARCE qu'elle ''reçoit'' la
pénétration.
On remarque aussi le rôle passif de la personne pénétrée.
Effectivement, elle se ''fait fourrer'' elle ne ''fourre'' pas. Elle
reçoit passivement la pénétration. De plus, dans notre société, si on
pense à une personne pénétrée sexuellement, on visualise une femme (ou à
un homme par un autre homme).
Ainsi,
cela démontre encore la vision collective d'infériorité que nous avons des
femmes dans leur rôle sexué. La pénétration pénienne est encore vue
comme une forme de prise de pouvoir du pénétrant sur la pénétrée.
Richard Desjardins dansle film Le party: M'a fourrer ta femme pis a va aimer ça.
Encore
une fois le rôle passif de la pénétrée, ainsi que l'utilisation de la
pénétration de la femme de l'autre (sa possession), afin de prendre du
pouvoir sur l'autre homme.
Puis, l'homme sur la rue a été
très clair à propos qui allait prendre le pouvoir par la pénétration. Il
était très fier de clamer que la chienne se ''ferait fourrer'' par lui.
Je vous réfère cet article pour de plus amples explications:
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