mardi 6 août 2013

Moi veux, moi prends

Je payais mes achats dans un commerce lorsque le caisser a agrippé mon bras droit, l'a tiré vers lui,  lui a fait faire une torsion vers l'extérieur et a observé l'intérieur de mon avant bras.

Il avait apperçu mon tatouage et voulais voir si c'était ce qu'il croyait. 

J'ai souvent subi ce genre d'appropriation de mon corps par des étrangers. Que ce soit pour observer mes tatouages, percages, vêtements, je me suis souvent faite toucher, caresser, agrippée, tenir, tourner, sans me faire demander mon avis ou mon consentement. Les quelques fois ou j'ai protesté, je me suis habituellement fait servir un discours à l'effet que j'étais trop sensible et tendue.

J'imagine mal le caisser faire subir le même traitement à un homme. Je l'imagine mal parce que les hommes ne s'approprient pas ainsi le corps d'autres hommes dans notre société. On trouverait cela complètement déplacé, bizarre. Par contre l'appropriation du corps des femmes est si banalisée que de la contester devient l'anomalie.

Cette culture renvoie aux femmes le message que les hommes ont effectivement des droits sur nos corps, que notre désir d'être touchée ou pas est moins important que le désir de l'autre de nous toucher. Encore une fois, nous sommes de moindre importance.

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