mercredi 7 août 2013

3$

Au retour de chez une amie qui habite sur la rive-nord, j'ai réalisé que mes billets de métro citadins n'étaient pas acceptés dans cette ville. Je suis donc allée à la cabine de métro pour acheter un billet. Je me suis informée du prix. Le commis m'a dit que c'était 3$. Je sortais les sous de mon porte monnaie lorsque son collègue a dit quelque chose que je n'ai pas compris. Je les ai donc regardé avec un sourire et un regard interrogateur. Le commis m'a répété le propos de son colègue.

Pour les belles filles c'est trois dollars.

Ah, donc les laides (selon qui?) doivent payer plus cher (pour compenser?). Ou moins cher (parce qu'elles font pitié?).

S'il voulait me dire qu'il me trouvait belle, il aurait pu me le dire directement.

S'il voulait renforcer la cuture qui valorise les femmes seulement selon leur apparence, c'est réussi. 

Le problème est situé dans le fait que 9 fois sur 10 que je me fais complimenter, c'est sur mon apparence. Il faut un équilibre. Autrement, on enregistre que notre apparence est la chose la plus importante de nous. Et ça ne construit pas une identité très solide et ne valorise pas ce qui constitue l'essence d'une personne.

J'ajouterais que je me suis souvent fais dire que je recevais un privilège, souvent financier et que je navais pas demandé, en raison de mon apparence, que je n'avais pas proposé en échange de quoi que ce soit. Ok, je te le fais à ce prix là parce que tes yeux me font de l'effet.  Non merci, alors. J'ai négocié bec et ongles et je veux que ce soit reconnu. Cette attitde renforce une culture d'exploitation du corps des femmes.

À ce jour, je ne me suis jamais fais dire: pour les femmes confiantes, c'est 3$.

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