jeudi 18 avril 2013

Pour le 17 avril

J'étais dans les escaliers au travail lorsqu'un collègue qui me suivait m'a lancé:

Ces escaliers là me donnent tout le temps le goût de donner des tapes sur les fesses.

Ce à quoi je n'ai rien su répondre, tétanisée que j'étais par la peur qu'il transpose ses paroles en action. Ce qu'il n'a pas fait.

Je  ne sais pas trop par où commencer avec cet événement.

D'abord, par son envie de taper les fesses de ses collègues de travail, de surcroît à chaque fois que l'une d'entre elles est devant lui dans les escaliers. L'action de taper les fesses véhicule,  suppose,  un sentiment de propriété et une prise de pouvoir. Son envie de poser ce geste dénote donc au minimum une envie de se sentir supérieur à ses collègues femmes.

Son désir de nous taper les fesses m'amène aussi à me poser des questions sur sa vision de ses collègues femmes. Nous donne-t-il le crédit mérité? Reconnaît-il notre compétence?

Le fait de me partager cette envie assouvi au moins une partie de son désir, puisque cela suscite en moi de la peur et de la colère et qu'il le sait très bien. Il réussit donc à obtenir un certain pouvoir sur moi en faisant planer la menace de la tape sur les fesses.

J'ai commencé à me faire donner des tapes banal(isé)es sur les fesses petite, par un oncle. Il a été imité par un professeur d'éducation physique, un ex-conjoint à ma mère, des dizaines de clients de restaurants, un patron, des dizaines d'inconnus et de clients de bars. Et je ne suis pas une exception. Faites le sondage auprès des femmes de votre entourage.

La tape sur les fesses et sa menace n'est pas ponctuelle ni banale. C'est en soi un phénomène de société répandu, une prise de pouvoir et une agression. De plus, il alimente la culture d'une société qui banalise à l'extrême les agressions à caractère sexuel. À preuve, peu de gens considèrent raisonnable que j'aie coupé contact avec cet oncle.

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