mercredi 2 octobre 2013

Complication

Une femme et sa fille marchaient sur la rue tout en discutant de façon animée. En les observant, il était facile de conclure que la petite était mécontente de quelque chose.  Éventuellement, elles croisèrent une femme qu'elles connaissent. Voyant le mécontentement de la petite, elle s'est éclamée:

- Ah c'est compliqué, hein! Une vrai fille. 

Le mythe très ancré dans notre imaginaire collectif comme quoi les femmes sont compliquées (entendre, plus compliquées que les hommes et pas pour des bonnes raisons) a la couenne dure. 

J'ai déjà expliqué en quoi des stéréotypes de genre rigides sont nocifs, je n'y reviendrai pas.

Le mythe spécifique de la femme compliquée contribue à plus d'un élément problématique. D'abord, il dépeint les femmes d'une façon négative, cela contribue à la démonisation plus globale des femmes. Démonisation, le mot semble fort mais je n'en connais pas d'autre qui décrive aussi bien le phénomène selon lequel les femmes sont constamment analysées avec une lunette négative: responsables des tares de leurs enfants, infidèles, manipulatrices, insidieuse, non solidaires, etc. En effet, lorsque l'on parle de la soit disant complexité des femmes, on en parle pas de façon positive et curieuse mais bien de façon négative et la plupart du temps en comparaison avec les hommes.

Cet élément de comparaison alimente le sentiment d'une guerre d'opposition entre les sexes. 

De plus, le mythe contribue aussi à notre tendance à banaliser, à discréditer et à infantiliser les problèmes et les émotions des femmes. On peut rapidement les balayer du revers de la main avec l'excuse de la complication inutile du caractère femme de la personne impliquée. Cet aspect nous encourage à alimenter ce mythe, puisqu'il nous permet de nous dissocier des problèmes des autres, des femmes.

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