jeudi 22 août 2013

Qui prend la fille?

Avant de commencer mon entrée, je suis heureuse d'annoncer que les jours précédents ont été les jours 3-4-5-6 sans événement sexiste.

Aujourd'hui je discutais avec un client des obstacles possibles qu'il pourrait vivre durant sa nouvelle colocation. Comme problème potentiel, il a identifié le suivant.

- Mon coloc et moi on est tous les deux célibataires alors si on invite une fille, qui va l'avoir? C'est un des problèmes que je vois. Qui va avoir la fille.

Ai-je vraiment besoin de pousser mon analyse en profondeur? 

La ''fille'' (mineure ou femme infantilisée? problématique dans tous les cas) n'a pas son mot à dire. Qu'elle souhaite ou pas avoir une relation, quelle qu'elle, soit avec un ou l'autre n'est pas considéré. Elle est complètement objectifiée, déshumanisée, sans agence, sans importance.

samedi 17 août 2013

Comment obtenir du sexe en 3 étapes

Une collègue m'a raporté une conversation qu'elle a eu avec une connaissance concernant la séduction.

Il lui a expliqué, à elle et sa conjointe, ce que les femmes recherchaient relationnellement et sexuellement. Il leur a expliqué comment manipuler une situation et une femme afin d'en arriver à une relation sexuelle avec elle.

Ainsi, il se positionnait devant deux femmes comme un expert de ce que les femmes veulent. C'est un premier élément problématique.

Le plus inquiétant est son approche de la sexualité avec les femmes. Il voit la sexualité comme quelque chose auqel il a droit et qu'il obtient d'une femme. Pas comme une action qu'il partage avec une femme. Cette vision très répandue est à la base de la culture du viol et ses conséquences négatives sont nombreuses.

Elle valide le sentiment de droit qu'ont certains hommes envers la sexualité avec les femmes ainsi qu'une vision romantisée des agressions sexuelles. Elle justifie l'utilisation de stratégies manipulatrice et insidieuses afin d'en arriver à ses fins. 

Pour n'en nommer que quelques unes.




vendredi 16 août 2013

Compliquées

Hier au travail un résident m'a offert d'un dessert qu'il avait acheté pour tout le monde. J'ai refusé en expliquant que je n'étais pas friande de sucré en général. Voici l'échange qui suivit. 

- Ah les femmes, toujours compliqué pour ces affaires là.
- Je vais t'avouer que je vois mal le lien entre mes goûts alimentaires et mon sexe biologique.
- Ben, tu comprends ce que je veux dire, là.
- Heu, non, non, je ne comprends pas.
- Ben les gars on fait pas attention à ces affaires là.
- Vous faîtes pas attention à vos goûts?
- Hein?
- J'ai dis que je n'aime pas le sucré, pas que je faisais attention à ce que je mangeais.
- Ah, ok, ouin.

D'abord, il a interprété mon refus comme étant motivé par un soucis de poids (ou de santé...mais j'en doute, vu notre contexte de société). Pourtant, mon explication avait été très claire. Soit il ne m'a pas écoutée, soit le lien entre le poids et l'alimentation des femmes est si encré qu'on interprète tout élément en lien avec la nourriture avec cette lunette. Dans tous les cas c'est problématique.

Puis, il a rapidement généralisé ma réponse individuelle à toutes les femmes. Le fait de voir les femmes comme un bloc monolithique est très répandu et déshumanisant. En effaçant les caractéristiques individuelles on gomme aussi ce qui fait de la personne une personne. 

Finalement, il a qualifié mon présumé soucis de poids (transformé en celui de toutes les femmes) de ''compliqué''. Cela a pour effet de trivialiser l'enjeu. Si c'est ''compliqué'', ça ne donne pas trop envie de s'y pencher. Associé au ton de voix, il était clair que mon présumé soucis était superficiel. Cela entre directement dans notre tendance culturelle à discréditer les enjeux associés aux femme ou au féminin. 

jeudi 15 août 2013

Violence

Des femmes de mon entourage ont été victimes d'agression sexuelle dans un lieu public récemment. 

Je ne sais pas trop par quel angle attaquer cet événement. Il s'agissait oui d'un acte mysogine, mais dans leur cas, aussi d'un acte lesbophobe.

Les agressions sexuelles sont une prise de pouvoir commise principalement par des hommes envers des femmes et des enfants. Les pays où les  rapports de genre sont plus égalitaires ont un taux d'agression sexuelle moins élevé. Le lien est direct.

mercredi 14 août 2013

Femme de ménage

Une de mes copines et son conjoint ont engagé une femme de ménage.

Elle ne cesse de se faire dire qu'elle le mérite bien, que ça va lui faire du bien.

De deux choses l'une: soit on présume à tort qu'elle est la principale responsable du ménage, soit on présume à raison qu'elle est l'unique responsable du ménage. 

Dans les deux cas, les présomptions sont axées sur le fait que le ménage est perçu principalement comme la responsabilité de la femme du couple (hétérosexuel). 

Je fais le triste constat que les choses n'ont pas tant changé depuis quelques dizaines d'années.

mardi 13 août 2013

Ça va aller?

J'essaie d'avoir des habitudes vertes. Ainsi, lorsque je fais mon épicerie, je transporte mes achats dans mon sac à dos. Aujourd'hui ne faisait pas exception. Alors que je m'apprêtais à mettre mon sac sur mes épaules, l'homme qui me suivait à la caisse m'a demandé si j'allais être correcte.

Mon ex-conjoint était responsable de faire l'épicerie. Il transportait aussi les achats dans un sac à dos. Lui utilisait un gros sac de voyage, moi j'utilise un petit sac ordinaire. Pendant toutes les années qu'il a fait l'épicerie avec son sac à dos, il ne s'est jamais fait offrir de l'aide ou demander s'il allait être correcte.

On présume que les femmes sont moins capables physiquement, c'est ce qui explique qu'on se fait offrir de l'aide constemment et les hommes pratiquement jamais. Malgré que les courbes de normalité de fore physique se superposent à 80%. 

Encore une fois, le problème ne se situe pas dans l'offre d'aide en elle-même, mais dans les proportions. 

Une autre façon dont cette disparité se pertpétue est en refusant (ou acceptant) systématiquement les offres d'aide. Par exemple, j'offre presque toujours de l'aide lorsque je vois des gens avec des poussettes dans le métro, des sacs lourds, même des déménagements. Je suis forte, je possède un bon contrôle musculaire et de bonnes techniques d'effort. Jamais un homme n'a accepté l'aide que j'ai offerte.

lundi 12 août 2013

Chicanes de filles (Deuxième partie)

Je vous invite d'abord à lire l'entrée précédente afin de connaître le contexte de cette entrée-ci. 


La solution que ma copine proposait afin d'atténuer les ''chicanes de filles'': engager un homme.

Ne vous méprenez pas, je ne suis pas contre l'idée qu'elle engage un homme, ni de favoriser une représentation plus égalitaire des genres dans tous les milieux. Ce qui me dérange, c'est que l'arrivée d'un homme dans un groupe de femmes soit vu comme étant une solution à un problème. 

Tel que mentionné dans ma première entrée (Féminismes Quotidiens : La fuite de la matière grise), les hommes sont sur-représentés dans les solutions apportées aux problèmes des femmes. On n'attribue pas aux femmes comme caractéristique la capacité de régler leurs difficultés par elles-mêmes et entre elles-mêmes. 

Cette dynamique sociale maintient les femmes dans une position dépendante et subordonnée. Leur bien être dépend d'un homme qui viendra régler leurs problèmes. Elles peuvent bien être intelligentes et compétentes, mais ultimement jamais autant que l'homme qui, lui, possède par sa seule existence la solution/résolution qu'elles sont incapable d'atteindre par elles-même.