dimanche 3 novembre 2013

Mon patron (partie 5)

L'épopée continue. Je vous invite à lire les entrées précédentes afin de suivre le fil de cette entrée.

Le lendemain de la réunion d'équipe, mon patron a demandé à me parler. J'ai exigé d'avoir la présence d'une de mes cheffes d'équipe. Il a accepté, non sans souligner avec jugement que je semblais méfiante.

Je ne vais pas entrer dans le détail de notre discussion, je vais plutôt résumer ce qui en est ressorti. D'abord, il considère mon interprétation de sa blague de la veille comme relevant de la méfiance, à a limite de la paranoïa. Ensuite, il considère que cette même interprétation le met dans une situation délicate où il doit constamment faire attention à ses propos et avoir peur de mon interprétation. Il a rejeté en bloc ma vision des choses et a mentionné qu'à l'avenir il mettrait ses distances avec moi (sans spécifier ce que cela signifiait) et que si je continuais à avoir ces mêmes interprétations on ''aurait un problème'', toujours sans spécifier ce que cela signifiait. Il a mit fin à la rencontre sur cette note.

Il a donc continué la grande tradition de blâmer la victime, la responsabiliser de ce qu'elle subit, tout en faisant planer une menace vague qui laissait place à l'interprétation (qu'il redoute...) et donc à l'anxiété. Il s'agit là de moyens de contrôle par la peur. Et ça fonctionne, en partie. J'ai effectivement peur des représailles possibles si je continue mes démarches de dénonciation de ses comportements inadéquats. Ce qui ne va pas m'empêcher de continuer mon cheminement. 

Cette persévérance dans ce dossier m'a pris des années à construire. Je n'ose pas imaginer la réalité de femmes ayant moins de soutien, moins de connaissance dans le domaine, plus de vulnérabilités.

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