samedi 30 mars 2013

Bla, bla, bla

Régulièrement, quand mon partenaire de vie revient de travailler et que je suis à la maison, il entame une discussion sur les événements de sa journée. Souvent avant même d'enlever son manteau, de me demander comment a été ma journée et sans même que je lui ai posé de question sur sa journée. 

Il procède, donc, à un long monologue sur ses interactions avec ses collègues,  ses clientEs, son analyse de la gestion du magasin où il travaille, ses réflexions de la journée sur différents sujets.  Ces monologues peuvent parfois durer plus de trente minutes pendant lesquelles il parle de lui, sans soucis de savoir si j'ai la disponibilité ou l'intérêt de l'écouter. Il présume que je suis disponible et intéressée et que ce qu'il a a me dire a préséance sur ce que je fais ou ce que moi je pourrais avoir à lui dire.

Cette habitude reflète bien l'inégalité femme-homme de l'occupation de l'espace temps. Effectivement, on peut reproduire cette situation à des réunions de travail, débats d'assemblée générale et des soirées entre amiEs. En groupe mixte, les hommes parlent plus, plus longtemps et leur opinion est plus prise au sérieux. 

Combien de femmes ont vécu une réunion de travail où elles proposent une idée qui reçoit un intérêt modéré, mais que lorsqu'un collègue masculin l'appuie ou la répète, elle devient l'idée du siècle? De plus, on évalue le temps de parole femme-homme de façon très inégale aussi. Si une femme prend 40% du temps de parole et un homme 60%, la perception extérieure est que la femme a pris 60% du temps et l'homme 40%. 

Cela démontre donc une inégalité dans l'espace temps, mais aussi que l'on accorde une importance moindre aux activités des femmes. Leur temps et ce qu'elles en font est moins précieux, puisqu'elles doivent se rendre disponible pour écouter les autres. Leur parole est aussi moins importante puisqu'on y accorde moins de temps et de crédit.

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